Une spécialité commune

La chirurgie esthétique est née de la chirurgie reconstructrice, dont la première mission est la prise en charge des malformations congénitales (présentes dès la naissance) ainsi que des séquelles d’accident (plaie, fracture, brûlure, etc.) ou de maladie (tumeur, par exemple).

L’expérience acquise en matière de chirurgie réparatrice a donné naissance à différentes techniques visant non plus à réparer des lésions, mais à améliorer certaines disgrâces esthétiques, à embellir ou à rajeunir.

La chirurgie plastique comporte donc une dimension « artistique », son objectif étant de rendre la plus harmonieuse possible une conformation disgracieuse ou altérée par une maladie, un traumatisme. Le qualificatif « plastique » souligne bien cette attention portée aux formes.

La formation du chirurgien plasticien

  • A la fin de leurs études médicales générales (d’une durée de 6 ans), les candidats à la chirurgie passent un concours sélectif qui leur donne accès à l’internat en chirurgie, seule voie pour se former à la chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique.
  • Les étudiants reçus deviennent internes dans un service de chirurgie générale (2 ans), puis dans un service de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique (3 ans).
  • Au terme de ces 5 années d’internat, ils deviennent assistants.

Pendant 2 ans au moins, ils doivent travailler dans le service de chirurgie plastique dans un hôpital sous la direction d’un chef de service. Ainsi, ce n’est qu’au bout de 7 années après la fin de ses études médicales qu’un chirurgien plasticien peut exercer pour son propre compte.

Ce cursus long et exigeant est une garantie de sérieux et de qualité de formation.

Des champs d’application étendus

La chirurgie reconstructrice est une spécialité dite horizontale, aux champs d’application étendus. Ses domaines spécifiques sont la réparation et l’amélioration des tissus superficiels (peau, graisse) de la silhouette et du visage, mais elle peut aussi apporter sa contribution à d’autres spécialités chirurgicales. En fonction de ses intérêts et de sa formation personnelle, le chirurgien interviendra dans l’un ou l’autre de ses domaines.

  • La chirurgie orthopédique et traumatologique. Le traitement de certaines lésions traumatiques (fracture ouverte, par exemple) ou consécutives à un traitement (ablation d’une tumeur) peut nécessiter la réalisation de greffes de peau ou de lambeaux. le chirurgien plasticien travaille alors en collaboration avec l’orthopédiste.
  • La chirurgie de la main. Le chirurgien plasticien peut par exemple intervenir pour réimplanter un doigt ou un membre sectionné.
  • La chirurgie maxillo-faciale (du visage). La chirurgie réparatrice permet de limiter le préjudice esthétique provoqué par un accident (domestique ou de la route, le plus souvent) ou par une agression. Elle intervient pour la même raison après l’ablation d’une tumeur étendue de la face.
  • Les fentes labio-palatines (becs de lièvre). Ces malformations congénitales sont caractérisés par une fente de la lèvre supérieure et/ou du palais. Une ou plusieurs interventions réparatrices sont nécessaires pour des raisons aussi bien fonctionnelles qu’esthétiques. Elles sont effectuées dans des centres spécialisés, par des chirurgiens ayant été formés dans ce domaine particulier. Le traitement des fentes labio-palatines n’est pas abordé dans cet ouvrage, car il relève d’une information très spécialisée.
  • Les brûlures. Le chirurgien plasticien peut participer à la prise en charge des brûlures et au traitement de leurs séquelles. Ce type de soins, qui repose sur des greffes de peau, est effectué dans des centres de traitement des brûlures (il y en a 19 en France).

Une prise en charge différente

Si les techniques de la chirurgie reconstructrice et de la chirurgie esthétique sont proches, l’esprit et l’objectif des interventions ne sont pas les mêmes.

La première vise à réparer des lésions, la seconde à modifier un corps d’apparence normale pour le rendre plus beau ou plus proche de ce que souhaite le patient – en supprimant une disgrâce congénitale (bosse sur le nez, oreilles décollées, etc.) ou en limitant certains effets du vieillissement (seins tombants, poches sous les yeux, rides du visage, par exemple).

La chirurgie esthétique :

Les interventions purement esthétiques ne sont pas prises en charge par l’assurance maladie : elles doivent être intégralement financées par le patient. C’est le cas notamment pour les augmentations mammaires, les opérations sur des seins tombants (ptôse mammaire), les liposuccions et la chirurgie esthétique du visage.

Le patient doit également prévoir de prendre un congé après l’opération, car le chirurgien plasticien ne peut pas prescrire d’arrêt de travail pour ce type d’indications.

La chirurgie reconstructrice :

Ces interventions sont prises en charge par l’assurance maladie, normalement à 100 %, mais les honoraires des chirurgiens plasticiens et des anesthésistes sont libres et donc habituellement supérieurs à ceux que prévoit la sécurité sociale.

Certaines mutuelles remboursent la totalité des dépassements d’honoraires, d’autres une partie seulement. Il est de la responsabilité du patient de vérifier ses droits auprès de sa mutuelle avant l’intervention.