Comme toute intervention, un acte de chirurgie plastique, qu’il soit à visée esthétique ou reconstructrice, comporte des risques.

Les complications sont cependant rares. Elles dépendent surtout de l’état général du patient, de la complexité de l’intervention et de la qualité du praticien. Elles sont nettement majorées par le tabagisme, qui doit impérativement être arrêté 1 mois avant l’intervention.

L’anesthésie et l’acte chirurgical

Les complications liées à l’acte chirurgical sont communes à de nombreuses interventions de chirurgie générale (saignement, infection…).

Elles sont d’autant plus rares que le praticien possède une bonne formation et une expérience solide dans le domaine. Ainsi, un chirurgien plasticien peut tout à fait être amené à réorienter son patient vers un confrère plus expérimenté dans une opération spécifique ou vers un centre hospitalier spécialisé s’il le juge nécessaire.

La durée de l’hospitalisation, des soins et de l’arrêt de travail peut naturellement être allongée en cas de complication.

Un saignement postopératoire

Un saignement peut se produire dans les jours qui suivent l’opération, le plus souvent dans les premières 24 heures.

Un hématome (collection de sang) important se forme alors, lequel se traduit par un gonflement et une tension douloureuse de la zone opérée.

Le chirurgien doit parfois intervenir de nouveau pour évacuer le sang et contrôler la cause du saignement.

Il est conseillé d’éviter de prendre de l’aspirine ou des anti-inflammatoires dans les 15 jours qui précèdent l’intervention, car ces médicaments favorisent les saignements. En cas de douleurs au cours de cette période, mieux vaut prendre des antalgiques à base de paracétamol.

Une infection postopératoire

Une infection peut survenir dans les jours suivant l’intervention. Elle se manifeste par une fièvre, ainsi que par un gonflement, une rougeur et une douleur au niveau de la zone infectée.

Un traitement antibiotique peut suffire à traiter l’infection, mais un geste chirurgical est parfois nécessaire : un drain est mis en place pour évacuer le liquide infecté qui s’est accumulé.

Une nécrose cutanée postopératoire

La peau a besoin d’être correctement irriguée par els vaisseaux sanguins. Une diminution ou une interruption trop longue de la vascularisation peuvent entrainer une nécrose cutanée (dégénérescence puis mort de la peau).

C’est pour prévenir ce risque que des soins locaux spécifiques sont prodigués jusqu’à obtention de la cicatrisation. Cette complication très rare est favorisée par tous les facteurs qui altèrent la vascularisation locale :

  • le tabagisme
  • les séquelles d’irradiation (radiothérapie sur la zone opérée) ;
  • la présence des cicatrices (celles de l’opération et celles qui étaient déjà là).

Des cicatrices anormales

Normalement à peine visibles, les cicatrices sont parfois disgracieuses par leur couleur (trop foncée, trop claire) ou par leur forme (trop large).

Les cicatrices hypertrophiques

Les cicatrices sont dites hypertrophiques lorsqu’elles sont anormalement rouges, épaisses, et sensibles. Les enfants et les adolescents sont plus exposés à ce risque que les adultes, tout comme les personnes dont le terrain familial est propice à l’hypertrophie cicatricielle.

Des pansements à base de silicone permettent de limiter cet aspect inesthétique, tandis que des massages et une pressothérapie (pétrissage mécanique de la cicatrice) améliorent progressivement, en 24 à 72 mois, l’apparence des cicatrices.

Il est recommandé de ne pas s’exposer au soleil jusqu’à ce que la cicatrice soit mature (disparition de la couleur rouge rosé).

Les cicatrices chéloïdes

Ces cicatrices sont plus sérieuses, car elles n’ont pas tendance à s’améliorer. De cause inconnue, elles sont plus fréquentes chez les sujets noirs et asiatiques. Un ou plusieurs bourrelets épais se développent sur la cicatrice, avec des prolongements caractéristiques en « pince de crabe ». Les cicatrices chéloïdes ne disparaissent pas spontanément, et il n’existe pas vraiment de traitement efficace.

La phlébite et l’embolie pulmonaire

Une phlébite est la constitution d’un caillot à l’intérieur d’une veine. Libéré dans la circulation sanguine, ce caillot peut migrer dans une artère pulmonaire et provoquer une embolie pulmonaire entravant la respiration et la circulation sanguine.

Le risque existe surtout dans les interventions touchant l’abdomen (abdominoplastie). La prévention repose sur la marche précoce (le patient doit bouger les pieds dès le réveil, puis se lever et marcher le plus rapidement possible après l’opération), sur le port de bas de contention et sur la prise d’un traitement anticoagulant.

Le sérome ou lymphocèle

Le sérome consiste en l’accumulation sous la peau de liquide jaune ou orangé correspondant à de la lymphe. Il ne s’agit pas vraiment d’une réelle complication mais d’un inconvénient lié à n’importe quelle intervention. La lymphe, naturellement sécrétée par l’organisme vient remplir la cavité qui s’est formée à la suite d’un geste chirurgical. une ponction permet de régler ce problème lors d’une consultation postopératoire précoce. Si nécessaire, ce geste d’évacuation est renouvelé au bout de quelques jours.